Jean-Michel : Tu vois Paulo, quand Pablo Neruda écrit :
mais…
alors…
vient…
Maria…
avec son panier
il impose un rythme, il propose un souffle oral au poème. Il faut que l’acteur/récitant sache trouver du sens, de l’émotion tout en gardant cette musicalité écrite.

Paul : Oui, c’est vrai je comprends très bien cela, c’est très ressemblant de la façon de placer la voix chantée pour raconter sur des musiques d’Atahualpa, de Mercedes Sosa, Joao Gilberto, Georges Brassens. Il faut garder la ligne mélodique tout en se rappelant qu’on raconte en chantant, et que ces compositeurs ont des finesses de rythme qui parfois échappent à une première écoute, mais qui pourtant sont ressenties par le public.

Jean-Michel : Je crois qu’on a ici des composantes qui devraient nous permettre de marier quelques «Odes Elémentaires» à ces musiques dont tu me parles.

Paul : Bonne idée ! Pour commencer, restons élémentaires cher Jean-Mi puisqu’il y a «Oda a la guitarra» marions-la avec «Guitarra dimelo tu» d’Atahualpa.

Jean-Michel : Ça me parait une bonne mise en bouche ! Et puis, sortons nos délices du palais : «Ode au feu» avec la chaleur d’une valse vénézuelienne, «Ode à l’artichaut» et la saveur d’un Brassens en espagnol ?

Paul : «Ode à une étoile» c’est un merveilleux conte pour enfants, alors berçons les oreilles avec «Duerme Negrito» Respirons !! En plat de résistance, servir «Ode à Rio de Janeiro» accompagnée de Joao Gilberto.

Jean-Michel : Pour cette «Oda al hombre sencillo», j’entends un rythme de terre comme la milonga ?

Paul : Certes, et avec l’air de la «Paloma enamorada» pourquoi ne pas essayer le lyrisme de «Ode à regarder les oiseaux»?

Jean-Michel : Bon, Paulo, revenons à notre recherche élémentaire : marier voix et guitare, faire chanter la poésie, faire sourire la guitare qui écoute les vers de Pablo Neruda !

Paul : Et rajouter un peu de «picante» des sonorités en espagnol, en français, en portugais. Et puis, Jean-Mi, respecter le sel de toute musicalité : le silence !